Retour au blog
Cybersécurité Protection Data
Publié le 25 novembre 2025 Modifié le 25 novembre 2025
Temps de lecture : 6 minutes

Cyberattaques, une menace réelle pour les SDIS

cybersécurité sdis

À l’ère du numérique, les Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) font face à de nouveaux défis : alors que la technologie soutient leur efficacité, elle ouvre également la voie à des menaces inédites. Entre déploiement des objets connectés, gestion de l’information en temps réel et multiplication des outils numériques, la cybersécurité devient un enjeu central pour garantir la continuité des missions de secours et la protection des données sensibles

Prévenir les risques numériques n’est plus une option, mais une nécessité stratégique pour assurer la résilience des services de secours. La cyber des SDIS est ainsi devenue un enjeu critique : comprendre les menaces est nécessaire pour mieux protéger leurs SI et l’intérêt des citoyens.

Typologie des menaces et motivations des attaquants

L’ANSSI identifie trois grandes catégories d’attaques : à but lucratif, de déstabilisation ou d’espionnage.

Pour les SDIS, la menace la plus répandue reste celle des rançongiciels, motivés par le gain financier. Ces attaques ciblent les serveurs administratifs, les bases de données RH, les plateformes de téléassistance ou encore les portails mutualisés avec les conseils départementaux.

En 2024, 25 incidents liés à des rançongiciels ont été signalés par les collectivités territoriales, soit 11 % des cas traités par l’ANSSI (CERT-FR – Synthèse de la menace 2025-CTI-002).

Ce risque est particulièrement critique pour les SDIS : une perte d’accès aux systèmes d’alerte, de cartographie opérationnelle ou de suivi des interventions pourrait impacter directement la continuité des secours.

À côté de cela, émergent des cyberattaques à but idéologique ou politique. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022, des groupes prorusses tels que Killnet et NoName057 (16) ont multiplié les offensives contre les institutions publiques françaises, y compris des services départementaux.

En 2023 et 2024, plusieurs SDIS ont signalé des campagnes massives de déni de service (DDoS) ou des tentatives de compromission de leurs portails institutionnels, dans le sillage d’attaques coordonnées contre les préfectures et les conseils départementaux (CERT-FR, AlerteCyber – Campagnes d’attaques par déni de service 2023).

Ces offensives visent moins à voler qu’à déstabiliser : elles cherchent à perturber la communication publique, à semer la confusion ou à tester la résilience des infrastructures critiques.

Les SDIS sont également exposés à des formes d’espionnage ou de surveillance numérique ciblée. En 2023, le SDIS de l’Isère a ainsi signalé une suspicion d’intrusion dans son système de téléassistance, entraînant une fuite potentielle de données sur plus de 4 500 bénéficiaires âgés. Derrière ce type d’attaque, les motivations dépassent parfois la simple rançon : il peut s’agir de collecte d’informations sensibles sur les infrastructures, les dispositifs de secours ou la cartographie des risques départementaux.

Ces incidents rappellent que les SDIS, au même titre que les hôpitaux ou les préfectures, sont désormais des maillons critiques de la sécurité nationale, et que la protection de leurs systèmes numériques doit être traitée comme une priorité opérationnelle.

Conséquences des cyberattaques sur la cybersécurité des SDIS

Selon l’ANSSI, les collectivités françaises subissent désormais en moyenne 18 incidents cyber par mois (CERT-FR – Synthèse de la menace 2024, n° CERTFR-2025-CTI-002).

Les SDIS, en tant qu’établissements publics départementaux, ne sont pas épargnés par cette tendance. La paralysie des services peut être immédiate : une attaque réussie peut rendre inaccessibles les systèmes d’information utilisés pour la gestion des alertes, la planification des gardes, la maintenance des véhicules ou encore le suivi des interventions.

Dans plusieurs départements, des cyberattaques ont temporairement perturbé les messageries internes, les plateformes de gestion des ressources humaines ou encore les outils de coordination avec les préfectures et les SAMU.

Même lorsqu’elles ne touchent pas directement les moyens opérationnels, ces attaques désorganisent l’activité administrative et logistique du service, compromettant la réactivité et la continuité de la mission de secours.

Se prémunir efficacement contre les risques cyber

La prévention constitue le socle fondamental du renforcement de la cybersécurité au sein des SDIS. Il est essentiel pour ces derniers de réaliser une cartographie précise de ses systèmes d’information, d’identifier les points de vulnérabilité et de déployer des mesures de protection adaptées.

L’ANSSI met à disposition le portail MesServicesCyber pour accompagner les structures dans cette démarche

Les programmes France Relance ont également permis d’auditer 945 structures, dont 707 collectivités. Une subvention de 40 000 € est allouée pour l’audit, avec un cofinancement possible pour les mesures correctives.

En outre, la souscription à une assurance cyber permet une prise en charge immédiate dès la révélation d’un incident. Elle assure le remboursement des frais engagés, propose un accompagnement administratif complet et garantit l’accès à une cellule de gestion de crise composée d’experts reconnus.

Un contrat d’assurance cyber adapté aux SDIS va au-delà de la simple indemnisation : il offre un appui stratégique pour contenir la propagation d’une attaque, préserver l’image du service et assurer la coordination d’une réponse rapide et structurée. Les frais de remise en état des systèmes, le paiement éventuel d’une rançon ou la prise en charge de la défense juridique sont intégralement couverts. La responsabilité civile du SDIS bénéficie également d’une protection renforcée, assurant ainsi une couverture globale face aux enjeux actuels de cybersécurité.

FAQ

Les SDIS gèrent des données sensibles (agents, interventions, bénéficiaires) et reposent sur des systèmes numériques critiques : alertes, cartographie, coordination avec les SAMU et préfectures.

La transformation digitale et les outils interconnectés ont accru les risques de vulnérabilité.

On distingue trois types de cyberattaques qui dominent :

  1. Rançongiciels à but financier, qui bloquent ou chiffrent les données.
  2. Attaques idéologiques, menées pour déstabiliser (ex. campagnes prorusses Killnet – CERT-FR, 2023).
  3. Espionnage, comme la cyberattaque suspectée au SDIS de l’Isère exposant les données de 4 500 personnes âgées (Le Dauphiné Libéré, 2023).

Une attaque peut paralyser les systèmes d’alerte, les outils RH ou logistiques, retardant la réponse opérationnelle.

Les coûts de restauration se chiffrent souvent en dizaines de milliers d’euros, et la confiance du public peut être durablement affectée.

L’assurance cyber complète la prévention en offrant une prise en charge immédiate lors d’une attaque : remboursement des frais, accompagnement administratif, accès à une cellule de crise composée d’experts, et protection de la responsabilité civile de la collectivité. Elle contribue également à limiter l’impact sur la réputation et à coordonner une réponse rapide et structurée.

Oui. En 2024, l’ANSSI a recensé 218 incidents touchant les collectivités, soit 18 par mois (CERT-FR, Synthèse de la menace 2024).

Les SDIS, acteurs essentiels de la sécurité civile, font désormais partie des cibles récurrentes.

Sur le même sujet

Toutes les publications