Directive NIS2 : ce que doivent savoir les établissements sanitaires et médico-sociaux en France
Entrée en vigueur au niveau européen en janvier 2023, la directive NIS2 (UE 2022/2555) impose aux États membres de renforcer la cybersécurité des entités opérant des services critiques. Les établissements sanitaires et médico-sociaux sont directement concernés par ces obligations, qui impliquent une gouvernance cyber formalisée, une gestion active des risques numériques, la sécurisation des systèmes d’information et la mise en place de procédures en cas d’incident.
La directive NIS2 représente une évolution majeure dans le paysage juridique européen et national en matière de cybersécurité. Pour les établissements sanitaires et médico‑sociaux, qui traitent des données sensibles, assurent des services essentiels, et dépendent de systèmes d’information de plus en plus complexes, cette directive n’est pas une option. C’est une obligation, accompagnée d’enjeux considérables.
Quelles sont vos obligations ? Quels sont les impacts concrets de la directive NIS2 dans votre quotidien ? Quelles doivent être les étapes pour vous y conformer efficacement ?
La directive NIS2 : fondements, contenu et portée
Dans un contexte de menace cyber croissante, les institutions européennes ont renforcé leur cadre réglementaire en matière de sécurité numérique. La directive NIS2 s’inscrit dans cette dynamique. Elle fixe des exigences harmonisées et ambitieuses pour mieux protéger les infrastructures critiques et les services essentiels dans toute l’Union européenne.
Origine et objectifs de la directive NIS2
La directive NIS2 (Network and Information Security 2) (1) a été adoptée par le Parlement européen et le Conseil le 14 décembre 2022, sous la référence (UE) 2022/2555 (2). Elle vise à établir un niveau élevé commun de cybersécurité à travers tous les États membres en renforçant et élargissant les exigences de la première directive NIS (2016 (3)). Ses ambitions principales consistent à :
- mieux protéger les réseaux et systèmes d’information essentiels;
- renforcer les chaînes d’approvisionnement;
- accroître la résilience;
- imposer une gouvernance plus rigoureuse;
- harmoniser les sanctions en cas de manquement.
L’un des objectifs clefs de la directive NIS2 est de réduire les vecteurs de vulnérabilité tout au long des réseaux numériques et des fournisseurs (dits « tierce partie » dans la loi). Elle impose non seulement la sécurité de vos propres infrastructures, mais aussi la sécurité de vos partenaires, prestataires et fournisseurs. Pour les établissements de santé, cela peut inclure les éditeurs de logiciels de santé, les fournisseurs de dispositifs médicaux connectés ou d’hébergement de données de santé, les entreprises de maintenance informatique, etc
Champ d’application : quelles entités sanitaires et médico‑sociales sont concernées par NIS2 ?
La directive NIS2 s’adresse explicitement au secteur de la santé. En France, les établissements sanitaires ou médico‑sociaux sont concernés si les seuils (nombre de salariés et chiffre d’affaires) sont atteints. La nature des services rendus par un établissement joue aussi : les hôpitaux, les laboratoires, les cliniques, les structures de soins de longue durée, ainsi que tout service dépendant fortement des infrastructures numériques ou du traitement de données de santé sont susceptibles d’être éligibles.
Obligations principales : gouvernance, gestion des risques, incidents, résilience
Les établissements concernés par la directive NIS2 doivent :
- mettre en place une gouvernance formelle de la cybersécurité : impliquer la direction, nommer un RSSI (Responsable Sécurité des Systèmes d’information (4)) ou équivalent, définir clairement son rôle et ses responsabilités, faire approuver les politiques de sécurité par la direction, superviser la conformité ;
- établir une gestion des risques régulière et documentée : identifier les actifs (matériels, logiciels, données), évaluer les menaces cyber pour l’établissement, vulnérabilités et impacts, dresser un plan de traitement des risques avec des mises à jour périodique ;
- assurer la sécurité opérationnelle : mesures techniques telles que l’authentification forte, chiffrement, protection contre les intrusions, sécurité des dispositifs connectés médicaux et des logiciels, sauvegardes, etc. ;
- mettre en place des procédures de notification des incidents : notification rapide (dans les délais légaux) aux autorités compétentes, communication interne, rapport final, etc. ;
- prévoir la continuité des activités et la reprise après sinistre : plans de continuité (PCA (5)), plans de reprise (PRA), exercices, redondance (mise en place de systèmes ou composants doublés (ou multiples) pour garantir la continuité de service en cas de défaillance), tests réguliers.
- Renforcer les obligations contractuelles et le niveau de contrôle sur la chaine d’approvisionnement
Ces obligations ne sont pas abstraites : elles génèrent des contraintes, des tâches, des coûts. Elles permettent aussi de renforcer la confiance des patients, la sécurité des soins, la résilience de votre établissement face aux cyberattaques ou défaillances techniques.
Impacts concrets pour les établissements sanitaires et médico‑sociaux en France
La directive NIS2 touche de nombreux établissements. Voici comment elle se traduira concrètement, et ce que cela impliquera, avec un accent sur les aspects souvent critiques dans votre secteur.
Transposition française de la directive NIS2 : quels seuils et quelles implications pour les établissements ?
La France a amorcé la transposition de la directive NIS2 par le biais du projet de loi relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité, déposé le 15 octobre 2024 (6). Ce texte, adopté par le Sénat en mars 2025, prévoit l’intégration dans le droit français des nouvelles obligations européennes imposées aux entités essentielles, y compris dans le secteur de la santé. Il doit néanmoins encore suivre le processus législatif complet, notamment l’examen et l’adoption par l’Assemblée nationale, puis promulgation par le Président.
Le cadre légal est donc en cours de finalisation, et plusieurs décrets d’application viendront préciser les contours opérationnels de cette transposition.
Niveaux d’ « importance » des établissements concernés par NIS2 en France
Dans le secteur sanitaire et médico-social, la directive NIS2 s’applique dès lors que certains seuils sont atteints, conformément aux critères définis au niveau européen, et repris dans les propositions françaises. Deux principaux niveaux d’entités sont distingués :
- Les entités importantes, qui correspondent à des établissements de taille moyenne, devraient désigner les établissements qui comptent plus de 50 salariés, et dont le chiffre d’affaires annuel et leur bilan dépassent 10 millions d’euros
- Les entités essentielles, quant à elles, devraient regrouper des structures de grande taille, typiquement à partir de 250 salariés. Il faut surtout qu’elles aient un impact significatif sur le fonctionnement de services critiques.
Ces critères sont issus des travaux préparatoires à la loi et des analyses publiées par les experts du secteur. Toutefois, la version définitive des seuils français pourra faire l’objet d’ajustements à travers les textes réglementaires à venir. Il est également à noter que certaines entités pourront être désignées comme essentielles ou importantes même sans atteindre ces seuils, si leur rôle dans le système de santé est jugé critique par les autorités (impact potentiel, dépendance forte aux infrastructures numériques, etc.).
Quels établissements concernés par NIS2 ?
Au-delà de la taille ou du chiffre d’affaires, la nature des services rendus par l’établissement est également déterminante. La directive s’applique notamment aux :
- établissements de soins (publics ou privés),
- laboratoires,
- prestataires de services numériques en santé,
- hébergeurs de données de santé (HDS),
- éditeurs de logiciels métiers,
- tout acteur impliqué dans la gestion de dispositifs médicaux connectés ou dans des services fortement dépendants des technologies de l’information.
La France reconnaît par ailleurs que le secteur de la santé fait partie des secteurs hautement critiques, ce qui justifie une vigilance renforcée. À ce titre, la supervision devrait être assurée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI).
Cette entité devrait être l’autorité compétente pour l’application de la directive, en lien avec les autorités sanitaires (comme les agences régionales de santé (ARS) ou le ministère de la Santé). Ces entités devraient alors émettre des recommandations en termes de mécanismes de désignation formelle, de notification obligatoire des incidents et de contrôle des obligations.
Il convient également de souligner que cette transposition s’articule avec des obligations déjà en vigueur, comme le règlement général sur la protection des données, RGPD (7) et la Certification des Hébergeurs de données en Santé, HDS (8). Ainsi, ne pas recourir à un hébergeur de données de santé agréé peut, dans le cadre de NIS2, être considéré comme une non-conformité en matière de sécurité, avec des conséquences juridiques potentiellement accrues.
Dans l’attente de la publication des décrets d’application, il est recommandé aux établissements de santé et médico-sociaux de procéder à un diagnostic de maturité cybersécurité. Nous conseillons aussi d’anticiper sur votre niveau d’exposition réglementaire, et de commencer à structurer votre gouvernance cyber.
Données de santé, hébergement et dispositifs médicaux
Les établissements sanitaires manipulent systématiquement des données de santé, classées parmi les données personnelles les plus sensibles selon le RGPD. Sous directive NIS2, il faudra protéger la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité de ces données. Il faudra aussi démontrer que des mesures techniques et organisationnelles adéquates ont été prises (chiffrement, accès contrôlé, journalisation, traçabilité).
Si vous ou vos prestataires hébergez des données de santé, la certification ou l’agrément HDS reste un point critique. NIS2 ne supprime pas cette obligation sectorielle, mais la complète. Les exigences de sécurité seront plus strictes, les audits plus attendus, la preuve de conformité devra être disponible.
Concernant les dispositifs médicaux connectés, les logiciels de gestion des patients, les systèmes d’information hospitaliers ou médico‑sociaux, leur sécurité sera scrutée : mises à jour régulières, protection des flux, segmentations réseau, contrôle des versions, vulnérabilités corrigées, etc. Tout dispositif non maintenu ou non sécurisé peut devenir un point d’entrée pour des attaques. Il peut donc compromettre la continuité des soins, ou même mettre en danger les patients.
Ressources humaines, gouvernance, culture de sécurité
Ce ne sont pas seulement les infrastructures matérielles et logicielles qui doivent évoluer. Les établissements doivent investir dans la gouvernance interne. Cela signifie que le RSSI ou équivalent dispose d’une délégation claire. Il faut aussi que tous les services (soins, administratif, logistique) soient intégrés dans la stratégie de sécurité.
La loi réclame également de former le personnel aux risques cyber et de le sensibiliser sur les bonnes pratiques (phishing, mots de passe, usage sécurisé des appareils mobiles, etc.). Il convient de pratiquer des exercices de réponse à incident et de continuité et de crise. Le facteur humain se révèle souvent faire la différence entre une cyberattaque maîtrisée ou désastreuse.
Contraintes budgétaires, techniques et de temps
Se mettre en conformité avec la directive NIS2 exiger des investissements : outils de sécurité, personnel formé, audits, moyens de continuité et de reprise, etc. Pour de nombreux établissements, en particulier ceux de taille moyenne ou petite, cela peut constituer une charge importante.
Techniquement, il va falloir parfois :
- moderniser les infrastructures,
- améliorer la maintenance des dispositifs médicaux et systèmes informatiques,
- renforcer la sécurité des IoT médicaux (ou objets connectés médicaux),
- segmenter les réseaux (diviser un réseau informatique en sous-réseaux isolés pour limiter la propagation des attaques, mieux contrôler les accès, et renforcer la sécurité des systèmes sensibles),
- garantir une redondance des services critiques.
Se préparer à la directive NIS2 : étapes recommandées
Pour faire face à la directive NIS2 de manière efficace et maîtrisée, voici une feuille de route en plusieurs phases, avec les actions que tous les établissements sanitaires et médico‑sociaux devraient envisager dès maintenant.
Phase de diagnostic et état des lieux
Commencez par vérifier si votre établissement est concerné comme « entité essentielle » ou « importante », selon les critères de la loi de transposition en France. Cela implique un recueil d’informations sur la taille, le type de services, le niveau de dépendance aux systèmes d’information, et le positionnement dans une chaîne critique.
Ensuite, réalisez un inventaire complet des actifs informatiques, des dispositifs médicaux connectés, des logiciels, des données, des fournisseurs et sous‑traitants. Évaluez les vulnérabilités techniques actuelles, les procédures en place, les moyens humains. Enquêtez sur les processus de réponse aux incidents existants et vos éventuelles mesures de reprise d’activité.
Phase de planification du plan de conformité
À partir du diagnostic, définissez un plan d’action clair, hiérarchisé, avec des objectifs à court, moyen et long terme. Identifiez les mesures prioritaires : celles qui réduisent le plus le risque, celles qui protègent les fonctions essentielles, celles qui seront exigées rapidement par la législation ou par les autorités de contrôle.
Associez ces mesures aux ressources humaines, techniques et financières disponibles. Désignez ou renforcez la fonction de gouvernance (direction, RSSI, comité de pilotage). Définissez les responsabilités, instaurez des indicateurs de suivi, des jalons, et prévoyez des revues périodiques.
Phase de mise en œuvre et suivi
Mettez en place les mesures techniques et organisationnelles décidées : amélioration de la sécurité réseau, authentification, chiffrement, sauvegarde, continuité, redondance, procédures d’incident, etc. Formalisez les politiques, les procédures, les rôles, la documentation.
Organisez des formations, des sensibilisations, des exercices pratiques. Testez vos PCA/PRA, menez des exercices de crise, vérifiez que les prestataires respectent leurs obligations contractuelles de sécurité.
Mettez en place un système de surveillance, d’audit, d’évaluation continue : ni la conformité légale, ni la cybersécurité ne sont des chantiers ponctuels. Revoyez régulièrement ce qui est en place, corrigez ce qui ne fonctionne pas, adaptez-vous aux nouveaux risques. Restez informés des évolutions réglementaires et techniques.
Formation des managers à la gestion des risques cyber dans le cadre de la directive NIS 2
Un moyen de s’assurer que votre établissement est prêt pour la directive NIS2 est de former les managers, notamment la direction, les cadres, les responsables du risque, de la sécurité des systèmes d’information.
Relyens propose une formation intitulée « Formation des managers à la gestion des risques cyber dans le cadre de la directive NIS 2 ». Elle s’adresse à l’équipe dirigeante, mais aussi à ceux qui doivent prendre des décisions, arbitrer des priorités, définir des budgets, organiser des équipes, etc.
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Présentation de la formation
La « Formation des managers à la gestion des risques cyber dans le cadre de la directive NIS 2 » est proposée à la fois en présentiel et en distanciel.
Ses grands objectifs sont :
- interpréter les enjeux et exigences de la directive NIS2 ;
- assimiler les principes de la gestion des risques cyber ;
- piloter la résilience de votre établissement.
Ce que la formation apporte concrètement
Cette formation permet d’acquérir une compréhension approfondie des obligations la directive NIS2 impose aux acteurs du soin concernés par les contraintes légales, de protection des données de santé, d’hébergement et de sécurité des dispositifs médicaux.
Elle aide à préciser les responsabilités des managers dans la gouvernance de la cybersécurité : qui fait quoi ? Comment faire remonter un risque ? Sous quelles conditions déclencher une alerte ? etc. Cela clarifie les rôles, ce qui réduit les risques d’oubli ou de malentendu, de responsabilité non assumée.
Elle permet de construire ou ajuster un plan de pilotage de la résilience : prévoir les actions, hiérarchiser les moyens, organiser la réponse aux incidents, s’assurer que les ressources – humaines, techniques, financières – sont disponibles et coordonnées.
Cette formation facilite aussi la mise en place ou le renforcement d’une culture de sécurité, de la sensibilisation, de la formation interne, et de la coordination entre services (soins, administratif, informatique, logistique).
Vers une conformité durable : ce que la directive NIS2 change réellement
Pendant longtemps, les établissements sanitaires et médico‑sociaux ont fonctionné sous des obligations de sécurité de l’information, de protection des données personnelles (RGPD), de conformité HDS, etc. NIS2 ne supprime pas ces obligations, mais les complète, en les renforçant, en les systématisant, et en les rendant plus contraignantes.
Par exemple, le besoin de traçabilité des incidents, la gouvernance directe de la direction générale, la responsabilité accrue des dirigeants, les sanctions plus sévères, la surveillance des chaînes d’approvisionnement… autant d’éléments sur lesquels la marge de manœuvre devient plus réduite. En outre, la conformité n’est plus jugée uniquement sur ce que vous avez mis en place. Elle dépend aussi de votre capacité à démontrer que cela fonctionne (audits, exercices, tests, pratiques de continuité).
Ce passage de « sécurité comme outil de protection » à « sécurité comme exigence stratégique et opérationnelle » change la façon dont un établissement doit s’organiser. Il faut non seulement des outils, mais des processus, une culture, une stratégie, une gouvernance, des ressources clairement identifiées, des rôles définis.
Conclusion : que faire maintenant pour maîtriser la directive NIS2 ?
La directive NIS2 n’est pas simplement un texte réglementaire de plus. Elle structure la façon dont les établissements sanitaires ou médico‑sociaux doivent garantir la sécurité, la résilience et la confiance dans un monde numérique de plus en plus exposé aux menaces. Le respect de NIS2 devient non seulement une obligation légale, mais un vecteur de qualité, de fiabilité, de crédibilité.
Pour avancer efficacement :
- Intégrez dès aujourd’hui la directive NIS2 dans vos réflexions stratégiques : à la gouvernance, au budget, aux investissements.
- Identifiez les parties prenantes internes : direction, RSSI, informaticiens, responsables, logistique, ressources humaines.
- Mettez en place une formation telle que celle de Relyens pour les managers, afin que les décisions soient éclairées.
- Démarrez un diagnostic : état des lieux, cartographie, identification des écarts.
- Prévoyez les ressources (techniques, humaines, financières) et un pilote capable de suivre, mesurer et rendre compte de la conformité.
Ressources officielles
- NIS 2 présentée par l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information)
- NIS 2 version 2022, 2022/2555
- NIS version 2016, 2016/1148
- Définition officielle du RSSI
- Plan de continuité (PCA)
- Projet de loi relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité, déposé le 15 octobre 2024
- Règlement général sur la protection des données (RGPD)
- Certification des Hébergeurs de données en Santé, HDS
FAQ
Non, pas encore. La directive NIS2 (UE 2022/2555) est entrée en vigueur au niveau européen en décembre 2022, mais chaque État membre doit la transposer dans son droit national. La France doit ratifier les textes de transposition. Une fois la transposition effectuée, les établissements concernés devront s’y conformer dans les délais fixés par les textes réglementaires français.
Vous êtes probablement concerné si vous êtes un établissement sanitaire ou médico-social fournissant des services critiques, notamment si vous traitez des données de santé, si vous êtes fortement dépendant d’infrastructures numériques, ou si vous atteignez certains seuils de taille ou d’activité. La directive distingue deux catégories : les entités essentielles et les entités importantes. Le classement dépend des critères fixés par la loi de transposition française (type de service, taille, interdépendance sectorielle, etc.).
Non. La directive NIS2 ne remplace pas le RGPD ni les obligations liées à l’hébergement des données de santé (HDS). Elle les complète en étendant les exigences de sécurité informatique, en imposant une gouvernance claire et en encadrant la gestion des incidents. RGPD et HDS restent pleinement en vigueur et doivent être articulés avec les mesures imposées par NIS2.
Les établissements concernés devront mettre en place une gouvernance claire de la cybersécurité, avec des responsabilités formelles, une gestion documentée des risques cyber, des mesures techniques et organisationnelles de sécurité et de notification des incidents de sécurité aux autorités compétentes, des plans de continuité et de reprise d’activité testés et mis à jour régulièrement.
Les textes prévoient des sanctions renforcées, y compris pour les dirigeants. Ces sanctions peuvent aller de l’injonction de mise en conformité à des amendes administratives significatives en cas de manquement grave. De plus, l’absence de conformité peut aggraver les conséquences juridiques en cas d’incident de cybersécurité, affecter la continuité des soins ou la confiance des patients, et entraîner une perte de crédibilité auprès des autorités.
Voici quelques leviers d’action : réaliser un diagnostic cybersécurité initial, désigner un référent cybersécurité (RSSI ou équivalent), former les équipes dirigeantes et les managers, renforcer la sécurité des dispositifs médicaux connectés et des SI métier, établir un plan de conformité avec des priorités, des ressources et un calendrier.
Oui. Le groupe Relyens propose une formation intitulée « Formation des managers à la gestion des risques cyber dans le cadre de la directive NIS 2 ». Elle est conçue pour les cadres, dirigeants et managers du secteur sanitaire et médico-social. Elle permet de comprendre les exigences de la directive, de structurer une gouvernance efficace et de piloter la résilience organisationnelle face aux risques numériques. Cette formation peut être un atout majeur dans votre stratégie de mise en conformité.
La directive prévoit que chaque État membre désigne une ou plusieurs autorités compétentes pour surveiller l’application des obligations. En France, l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) devrait jouer un rôle central pour les entités critiques. D’autres autorités sectorielles, comme les Agences régionales de santé (ARS) ou le ministère de la Santé, pourraient également intervenir selon les textes d’application à venir.
Oui. La directive NIS2 impose une vigilance accrue sur les chaînes d’approvisionnement numérique. Vous devrez vous assurer que vos prestataires (hébergeurs, éditeurs de logiciels, mainteneurs, etc.) respectent eux-mêmes des exigences de cybersécurité compatibles avec la directive. Cela suppose de revoir les contrats, d’ajouter des clauses de sécurité, voire de demander des preuves de conformité.