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Protection des biens Gestion de crise Gestion des sinistres / réclamations
Publié le 23 février 2022 Modifié le 13 juin 2023
Table des matières
Auteurs
  • VHMN – user icon
    Alexis Villemagne
    Copywriter
Temps de lecture : 4 minutes

L’effet papillon !

Une goutte…2 gouttes…puis 3,4…et c’est une pluie battante qui s’abat, aussi soudaine qu’incessante, le petit cours d’eau d’à côté devient un fleuve destructeur, le fleuve ? un tsunami que rien n’arrêtera, et voilà une métaphore qui ne fait plus sourire personne.
Tristes images qui font la une des médias et avec ce déluge d’informations sous nos yeux, le courant ne charrie pas que du béton et des sédiments, il emporte également peu à peu nos certitudes acquises au fil du temps, celles qui nous assuraient : « ces phénomènes sont…exceptionnels ! ».

Un constat :

« La facture pour les assureurs découlant des catastrophes naturelles a grimpé de 40% sur un an, à 76 milliards de dollars, principalement sous le poids de catastrophes dites “secondaires”, plutôt que de très grosses catastrophes d’ampleur exceptionnelle, a précisé Swiss Re. Leur fréquence est encore appelée à s’accroître avec le changement climatique, a insisté le groupe suisse, soulignant que ces catastrophes de second rang dans la classification utilisée par les assureurs représentent à elles seules 70% des frais qu’ils doivent couvrir ». *(Sce SWISS RE).

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le régulateur du secteur de l’assurance indique : « Dans un Stress Test Climatique, le coût des sinistres liés aux catastrophes naturelles pourrait être multiplié par cinq d’ici à trente ans, notamment dans certains départements, en particulier dans l’ouest français. Et par sinistres climatiques, elle entend la sécheresse (le sinistre le plus coûteux à l’heure actuelle), les inondations et submersions marines.
Une dérive qui pose la question de la soutenabilité des prix de l’assurance par les assurés et, par conséquence, de la frontière de ce qui pourra être ou non assuré à l’avenir ». (Sce La Tribune).

Il est même évoqué dans la presse que le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, initialement créé par la loi du 13 juillet 1982 pourrait être remis en question !

Pour l’heure, des alternatives existent :

  • La stratégie Eviter : Accentuer les efforts de prévention en repensant l’urbanisation, par exemple, éviter des couvertures de sols empêchant les écoulements d’eau, ou exclure toute constructions dans des zones à risque.
  • La stratégie Résister : Sous certaines conditions, cette stratégie s’applique aux bâtiments existants et neufs.
  • La stratégie Céder : Stratégie ultime, elle expose l’intérieur du bâti à d’importants dégâts potentiels.

Je ne prétends pas avoir la compétence d’énumérer toutes les solutions techniques existantes à ce jour pour faire face à l’aléa, j’alerte néanmoins sur quelques points clés, issues, comme toujours, d’observations « terrain » :

Lors d’une visite de risques Dommages aux Biens, à la lecture d’un audit de vulnérabilité au risque inondation, je constate que le groupe électrogène du site est localisé en zone inondable, mais on m’assure que les mesures de prévention ont été prises (rétention maçonnée entre autre, la visite du local le confirmera!). Ma réflexion me pousse à imaginer le scénario d’une inondation et à reprendre, point par point, le réseau emprunté par l’énergie électrique. Le courant produit par le GE alimente le TGBT…lequel s’avèrera être dans la zone inondable mais non protégé…la conclusion d’un tel scénario…le site ne sera jamais secouru par le GE si le TGBT est hors service.
Sur un autre site exposé à l’aléa Inondation Seuil Haut, cette nouvelle visite nous conduis au niveau  -1 du bâtiment, j’attire l’attention de mon interlocuteur sur l’absence de protection du TGBT…lequel me répond : « cela n’est jamais arrivé ! ».
Parfois, une surélévation peut suffire, c’est le cas des archives par exemple, ou même du groupe électrogène, d’une salle serveurs…

Soyons d’accord, ces dispositions peuvent voir leur efficacité limitée selon l’intensité de l’aléa, aussi, dans un contexte où le marché de l’assurance se tends sur ce sujet, il est préférable de rassurer les assureurs, en démontrant à minima :

  • La prise de conscience du risque 
  • La mise en œuvre d’un certain nombre de mesures pour en limiter les impacts.

Saviez-vous qu’une couverture assurantielle contre l’incendie implique également la garantie CAT NAT ? J’entends par là que si aucun assureur ne souhaite couvrir votre risque CAT NAT…vous n’aurez également aucune garantie contre le risque incendie…

Je n’ai évoqué que le risque inondation, les prévisions de sinistralité portent parallèlement sur la sécheresse et les submersions marines, l’effet papillon disais-je ? Le réchauffement climatique est une réalité que nous devrons affronter demain, il aura des conséquences économiques et sociales certaines.

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