Retour au blog
Prévention et santé au travail Absentéisme Analyse de risque
Publié le 31 mars 2022 Modifié le 11 décembre 2025
Temps de lecture : 5 minutes

Maladie longue durée dans la Fonction publique territoire : comprendre et accompagner les agents

agents en arrêt long

Avec le vieillissement de la population active, le recul de l’âge de la retraite et l’usure professionnelle, les arrêts de longue maladie dans la Fonction publique se multiplient. Les agents comme les collectivités en subissent les effets. Dans ces circonstances, accompagner les agents tout au long de leur arrêt, puis sécuriser leur retour à l’emploi, devient un enjeu majeur pour les collectivités.

Dans un contexte marqué par le vieillissement de la population active et l’allongement de la vie professionnelle une grande partie des métiers expose les agents à de l’usure professionnelle. Comment assurer à ces personnels une fin de carrière active ? Et comment accompagner les agents déjà confrontés à des arrêts longs ? Explorons les pistes de solution face aux congés de maladie longue durée dans la Fonction publique territoriale.

Depuis 25 ans, le Panorama Qualité de vie au travail & santé des agents dans les collectivités territoriales constitue le baromètre de référence de la Fonction publique territoriale. Fondé sur les données de plus de 440 000 agents (près d’un quart de la FPT affiliée à la CNRACL), le Panorama 2025 fournit une lecture unique, basée sur l’année 2024.

qualite-vie-travail-collectivite-territoriales-rism-manager-relyens
qualite-vie-travail-collectivite-territoriales-rism-manager-relyens

La situation des arrêts longs en France

augmentation des arrêts longs

Les absences pour raison de santé ont évolué depuis 5 ans. Un des constats premiers est l’augmentation des longues maladies ou longues durées dans la fonction publique. Ainsi, en 2024, on constate que la gravité des arrêts augmente de 51% par rapport à 2019.

Plus généralement, la durée moyenne d’arrêt progresse de manière continue depuis plusieurs années, pour toutes les natures d’absences :

  • + 7 % en maladie ordinaire
  • + 10 % en maladie grave
  • + 14 % en accident du travail

Vue sous un autre angle, la structure de la part des absences évolue. Les arrêts de + de 90 jours représentent notamment 9,2 % de l’ensemble des arrêts en maladie ordinaire, contre 7,8 % en 2019.

durée moyenne d’arrêts selon l’âge

La durée moyenne d’arrêt évolue également en fonction de l’âge. Elle s’établit, toute nature d’absence confondue, à 23 jours pour les moins de 25 ans et à 69 jours pour la tranche d’âge 55 et plus. De plus, l’âge moyen des agents actifs dans la fonction publique territoriale est de plus de 48 ans1.

Ces chiffres illustrent bien le vieillissement de la population active des collectivités territoriales, constaté depuis plusieurs années.

En 2024, les plus de 45 ans représentent 66 % des absents. Pour finir, si on fait une hypothèse d’évolution des effectifs sur les 5 prochaines années, on s’aperçoit que la part des agents de plus de 50 ans dans les effectifs va continuer d’augmenter. Il passera de 46 % à 56 % en 2030, si les logiques de recrutement et de remplacement en 2030 sont les mêmes qu’en 2020.  Cela participe à l’augmentation des congés longue durée dans la fonction publique territoriale.

Management des risques : comment prévenir l’usure professionnelle et les arrêts longs ?

L’usure professionnelle est un processus qui n’apparaît pas spontanément, mais qui est souvent la conjonction de l’altération de la santé, combiné au vieillissement

Selon l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), l’usure professionnelle est : « un processus d’altération de la santé lié au travail qui dépend du cumul et/ou de combinaisons d’expositions de la personne à des contraintes du travail qui peuvent être de natures diverses :

  • Situations d’hyper-sollicitation : physique, cognitive et/ou psychique ;
  • Situations répétées d’activités empêchées : activités entravées, adéquations ressources/objectifs ;
  • Situations de sollicitation à des expositions et des nuisances : physiques, physicochimiques, etc.

Ces contraintes sont à mettre en lien avec le processus de construction de la santé par des régulations, des marges de manœuvre (collectif, expérience, etc.) et des facteurs de construction (sens, utilité, métier, etc.) ».

Deux approches pour renforcer la santé au travail dans le service public

Au regard de ces constats, prendre soin des agents et améliorer les conditions de travail constitue un enjeu majeur pour préserver, à terme, la qualité du service public. Cette exigence s’impose d’autant plus que les situations de maladie de longue durée dans la fonction publique gagnent en fréquence. Si le diagnostic est largement documenté, les réponses demeurent complexes à mettre en œuvre.

Deux approches complémentaires permettent toutefois d’agir :

  • Une approche pluridisciplinaire où l’ensemble des compétences collaborent : services de médecine préventive, expertises médicales, ressources humaines, ergonomes, psychologues du travail, assistants et conseillers de prévention, représentants du personnel, managers, etc. Il n’existe pas de réponse unique ; chacun détient une part de la solution et contribue à la construction d’un accompagnement efficace.
  • Une approche globale du Management des risques liés à l’usure professionnelle.

Travailler sur l’usure professionnelle et la prévention des arrêts longs, c’est appliquer une méthode globale de Management des risques.

Analyser et comprendre l’usure professionnelle, c’est :

  • S’appuyer sur une évaluation rigoureuse des risques professionnels.
  • Suivre et analyser les indicateurs RH (absentéisme, évolution de la pyramide des âges, évolution des restrictions d’aptitudes…).
  • Identifier les compétences et les difficultés lors des entretiens d’évaluations.
  • Mettre en place des entretiens à mi-carrière.

Anticiper et améliorer les conditions de vie au travail, c’est notamment :

  • Adapter et améliorer les postes de travail.
  • Anticiper les carrières longues et renforcer sur l’employabilité des agents.
  • Former les managers et les équipes au management de la santé au travail.
  • Créer des espaces pour discuter du travail et de son amélioration continue.

Réagir et limiter l’impact des arrêts, c’est :

  • Accompagner l’agent pendant son arrêt (mise en place de rituels avec le manager, accompagnement psychologique, etc.).
  • Préparer l’agent à la reprise et / ou l’accompagner dans un nouvel emploi (aménagement de poste, bilan de compétences, programme de reclassement, PPR, etc.).
  • Organiser une reprise sécurisée (entretien de ré-accueil, temps de formations, etc.).

Face à la progression des maladies de longue durée dans la fonction publique territoriale, la prévention de l’usure professionnelle et l’accompagnement des agents deviennent des priorités stratégiques pour les collectivités. En combinant analyse, anticipation et actions coordonnées, il est possible de réduire l’impact des arrêts longs et de soutenir durablement la qualité du service public.

La santé au travail de vos agents, composante essentielle de la performance durable de votre structure

Prendre soin de vos agents, condition de réussite de votre politique sociale. Les protéger en offrant collectivement des garanties étendues en protection sociale, vous permet d’assurer un climat social favorable, la fidélisation de vos collaborateurs et l’attractivité de votre structure en tant que marque employeur.

Découvrir notre offre
prévention et santé au travail
prévention et santé au travail

Sur le même sujet

Toutes les publications