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Prévention et santé au travail Analyse de risque Employabilité QVCT
Publié le 2 juillet 2021 Modifié le 14 juin 2023
Temps de lecture : 6 minutes

Exigences au travail et exigences émotionnelles dans le domaine de la santé

Charge de travail, rythme et intensité de l’activité : des contraintes qui pèsent sur les agents hospitaliers. A toutefois différencier des contraintes concernant l’exigence émotionnelle à laquelle est également soumis quotidiennement le personnel hospitalier. En effet, bien qu’exerçant des métiers exigeants émotionnellement, les agents vivent positivement ces caractéristiques, très présentes dans leur activité professionnelle.

Un ressenti plutôt négatif se dégage des réponses exprimées par les agents sur le thème des exigences du travail de la santé, avec une vision dégradée de leur charge de travail, du rythme et de l’intensité imposés par l’activité quotidienne. La note moyenne du thème (4,6), inférieure à celle de la satisfaction globale (5,3) en témoigne.

En revanche, la variété et la diversité des tâches, comme la possibilité d’évoluer dans son métier en apprenant de nouvelles choses, sont considérées comme des facteurs positifs et motivants.

L’autonomie et la marge de manoeuvre accordées aux agents des établissements de santé est en effet un des axes de développement d’une meilleure qualité de vie au travail.

Les enjeux positifs des exigences de travail

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Trois enjeux se distinguent positivement (note supérieure à 6/10) :

  • les répondants estiment pouvoir apprendre des choses nouvelles (87 %),
  • ils ont des activités variées (84 %),
  • la diversité de ces tâches est une source de motivation (78 %).

Ce dernier facteur impacte fortement la perception globale de la qualité de vie au travail : autrement dit, plus les agents se sentent motivés par la diversité des tâches, plus ils exprimeront un niveau de satisfaction globale élevé. A l’inverse, une insatisfaction forte sur ce critère entraînera une dégradation importante de leur ressenti général.

Les démarches d’amélioration de la qualité de vie au travail dans les établissements de santé visent aussi à améliorer l’avenir professionnel des agents.

Pour leur part, ce sont 88 % des encadrants qui manifestent leur satisfaction à réaliser un travail diversifié.

Les enjeux négatifs des exigences de travail

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À l’inverse, les autres enjeux présentent une note plutôt faible (note inférieure à 4/10) :

  • 69 % des répondants affirment qu’on leur demande d’effectuer une quantité de travail excessive, souvent composée de tâches répétitives (73 %),
  • qui demande de longues périodes de concentration (75 %),
  • mais également de travailler vite (84 %),
  • et intensément (85 %).

Par ailleurs, seuls 36 % des répondants estiment avoir assez de temps pour exécuter correctement leur travail
et moins d’un quart (24 %) ne sont pas interrompus lors de la réalisation de leurs tâches.

Les questions qui impactent le plus négativement la satisfaction globale sont relatives à la quantité de travail excessive, le temps disponible pour effectuer un travail correct, le fait d’avoir un travail intensif et de voir ses tâches régulièrement interrompues.

La sécurité de la situation de travail est également un facteur déterminant lors de l’expression de la satisfaction du personnel de soin.

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La perception des tâches

La charge de travail, les contraintes de rythme ou encore l’intensité du travail sont autant de facteurs qui caractérisent les exigences de travail, tout comme les éléments relatifs à la complexité du travaill’existence d’objectifs clairs, la polyvalence ou encore les interruptions de tâches.

Les encadrants connaissent plus d’interruptions de tâches que les agents non encadrants, qui soulignent en revanche le caractère répétitif de leur activité.

La perception de l’interruption des tâches est différente selon le type d’établissement concerné :

  1. Les répondants des établissements de santé disent être nettement impactés (78 %) par ce facteur, avec obligation de reprendre les tâches interrompues plus tard, ce qui crée de la désorganisation et favorise le bouleversement des plannings établis.
  2. Dans les établissements sociaux et médico-sociaux, l’interruption des tâches, bien que moins ressentie par les personnels, reste cependant une réalité pour 67 % des répondants.

Les principaux facteurs influant sur la qualité de vie au travail sont donc :

  • Diversité des tâches
  • Apprentissage
  • Charge de travail
  • Rythme de travail
  • Répétitivité des tâches

A retenir

Pour les personnels des établissements hospitaliers ou médicosociaux, les contraintes caractéristiques de leur activité proviennent principalement de la difficulté à faire coïncider l’exigence de charge quantitative et qualitative de travail dans les délais impartis : le temps de travail est souvent perçu comme insuffisant pour mener à bien toutes les tâches.

La charge de travail, avec l’enchaînement de nombreuses tâches à réaliser rapidement sur un rythme soutenu, participent également au sentiment d’opérer un travail particulièrement exigeant.

En revanche, des facteurs positifs viennent tempérer ce constat, notamment la diversité des tâches à réaliser, la variété des situations de travail ou bien la possibilité d’évoluer par l’apprentissage dans sa fonction.

Exigences émotionnelles au travail

Selon les études réalisées, les agents ont une perception positive des exigences émotionnelles auxquelles ils sont pourtant fortement exposés.

Ainsi, les personnels estiment être bien armés pour faire face aux situations de tensions ou émotionnellement difficiles d’où qu’elles viennent. L’évaluation positive de cette dimension influe particulièrement sur leur niveau de satisfaction globale. La complexité des relations de tous ordres dans l’environnement de travail reste malgré tout un sujet de préoccupation.

En effet, l’influence des rapports sociaux dans la qualité de vie au travail a été démontré à de nombreuses reprises.

Les plus de l’exigence émotionelle au travail

Plus de sept agents sur dix (71 %) estiment  en dépit de risques de tension ou de conflit présents quotidiennement dans les services.

72 % de répondants déclarent n’avoir jamais subi d’agression physique dans l’exercice de leur fonction. De même, plus de la moitié (54 %) n’ont pas vécu de situation de tension avec leurs collègues et 57 % avec leur hiérarchie.

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Les moins de l’exigence émotionelle au travail

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La pression psychologique qui s’exerce sur les personnels reste une problématique majeure des métiers
hospitaliers : plus d’un tiers des personnels (37%) affirment ainsi avoir subi des pressions de cet ordre en lien avec leur travail.

Les tensions avec les patients ou leurs proches sont également génératr>importante auprès des personnels au quotidien : la moitié d’entre eux se disent concernés.

Une grande majorité des agents sont exposés aux . Pour 28 % des répondants qui ont subi une ou plusieurs agressions physiques (dans les six derniers mois), 7 % d’entre eux sont concernés au moins une fois par mois.

L’exposition à des comportements agressifs au travail

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Les agents de la fonction publique hospitalière exercent des métiers qui exposent à des situations émotionnellement difficiles, face à des patients en souffrance qui demandent une attention particulière. La charge émotionnelle se retrouve également dans l’exposition à des situations potentielles d’agression ou de violence verbale.

Les agents sont plus exposés aux agressions verbales qu’aux agressions physiques, tant au sein des établissements de santé que dans les établissements sociaux et médicosociaux.

Les agents non encadrants subissent plus d’agressions que les encadrants.

Facteurs principaux influant sur la qualité de vie au travail :

  • Charge émotionnelle
  • Empathie
  • Pression
  • Tensions

A retenir

Une charge émotionnelle importante pèse sur les personnels des établissements :

  • le contact quotidien avec des patients en situation de souffrance,
  • l’influence des rapport sociaux, paramètre important de la qualité de vie au travail, parfois générateur de tensions,
  • la pression consécutive aux situations à fort enjeu, aux actes techniques parfois vitaux,
  • le risque d’agression verbale ou physique,

sont autant d’exemples qui caractérisent le quotidien des agents.

Face à ces multiples pressions, les personnels se sentent néanmoins en capacité de faire face à l’ensemble des situations difficiles au travail.

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