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Prévention et santé au travail Amélioration des pratiques Attractivité
Publié le 10 juin 2021 Modifié le 10 août 2023
Auteurs
  • VHMN – user icon
    Grégory Garel
    Consultant senior pilote de projet
Temps de lecture : 4 minutes

De la QVT à la QVCT, vers une approche renouvelée de la santé au travail en 2021

L’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 9 décembre 2020 sur la santé au travail formule un certain nombre de nouveautés, parmi lesquelles un acronyme avec lequel il va falloir se familiariser progressivement : la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail). On pourrait objecter que ce n’est pas si nouveau que cela, car au fond tout le monde connait aujourd’hui la QVT et une lettre de plus ne devrait pas apporter de modifications majeures. Pourtant, à y regarder de plus près, la QVCT pourrait signifier une rupture plus importante qu’il n’y paraît en matière de santé au travail. Décryptage.

De la QVT à la QVCT

Le nouvel ANI, signé par l’ensemble des partenaires sociaux, rappelle plusieurs principes essentiels, parmi lesquels :

  • la promotion d’une prévention primaire ancrée dans la réalité du travail,
  • l’articulation renouvelée entre qualité de vie et santé au travail
  • ou encore un renforcement de la proximité des services de santé au travail, (renommés « services de prévention et de santé au travail »).

Il est aussi question d’une « démarche continue de la prévention primaire », en matière d’amélioration de la prévention des risques au travail. Un nouveau pallier est franchi, puisqu’il s’agit d’inscrire la culture de prévention dans un cadre systémique et développemental. Cette ambition est portée par une notion qui fait son apparition, la QVCT.

Pour l’ANACT, la QVT « désigne et regroupe sous un même intitulé les actions qui permettent de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail et la performance globale, d’autant plus quand leurs organisations se transforment » (ANI QVT 2013). Elle s’inscrit donc dans une dynamique émancipatrice de la vision défensive, assurantielle et préventive portée historiquement par les risques psychosociaux (RPS). Désormais, il faut donc parler de QVCT : pourquoi est-ce une bonne nouvelle ?

Tout d’abord, à un moment où nous traversons une crise sanitaire qui semble ne pas en finir, une telle actualité permet de rappeler aux institutions que la performance ne peut pas se construire sans agir au quotidien sur la qualité de vie et des conditions de travail. C’est en faisant vivre le débat sur la manière de faire le travail et en associant tous les acteurs de terrain au « travail d’organisation », que celui-ci peut rester un opérateur d’équilibre psychologique, même dans les moments les plus difficiles.

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Quels sont les impacts ?

Par ailleurs, parler non plus de QVT mais de QVCT permet sans doute d’écarter un certain nombre d’artifices qui ont contribué à brouiller le message. L’amélioration de la qualité de vie au travail des agents s’inscrit indiscutablement dans une série d’actions sérieuses et connectées de manière directe à celle des conditions de travail. Autrement dit, c’est l’occasion d’en finir avec les actions telles que les cours de yoga, le babyfoot, etc., qui n’entrent pas dans ce périmètre et qui sont pourtant souvent considérées, à tort, comme des « actions QVT ». La QVCT nous ramène en effet aux sujets centraux d’une organisation :

  • les pratiques managériales,
  • le maintien dans l’emploi,
  • les trajectoires professionnelles,
  • la conduite des transformations…
Businesswoman Taking An Interview Of Man
Businesswoman Taking An Interview Of Man

Enfin, le passage de la QVT à la QVCT, en embarquant de manière assumée la question des conditions de travail, devrait favoriser des liens plus étroits avec la gouvernance et la stratégie des institutions. En proposant d’articuler la qualité de vie des agents, leurs conditions de travail et la performance de leur organisation, l’enjeu posé est majeur : faire de la QVCT un pilier stratégique, au même titre que d’autres leviers aujourd’hui largement banalisés (par exemple, une démarche qualité). Cela implique de privilégier une approche intégrative, s’appuyant sur un référentiel solide et identifiant un certain nombre de déterminants qui, positivement évalués, sont largement prédictifs d’un équilibre entre le développement des agents et la qualité de service.

La QVCT annonce ainsi un âge de maturité, en pleine cohérence avec le développement d’autres volets RH. On songera, par exemple (autre sujet d’actualité), à l’engagement autour des solutions en matière de protection sociale complémentaire. Il convient de saluer cette avancée avec attention.

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Working at office
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