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Les grandes tendances des absences au travail pour raison de santé dans le service public
À l’occasion de la sortie de l’édition 2023 du Panorama sur la qualité de vie au travail et la santé des agents dans les collectivités territoriales, nos experts Relyens décryptent les grandes tendances des absences pour raison de santé dans la FPT. Une attention particulière est portée sur les absences pour maladie ordinaire, qui constituent aujourd’hui un axe d’actions RH majeur pour les collectivités.
Quelles sont les grandes tendances de l’évolution de l’absentéisme ?
La hausse de la gravité des absences : une tendance forte
Ces dernières années, une des tendances lourdes que nous relevons est l’augmentation notable de la gravité dans les absences. Pour rappel, ce que nous entendons par gravité des arrêts est la durée des absences sur une période donnée (pour en savoir plus sur le mode de calcul de la gravité des absences, vous pouvez consulter notre vidéo explicative).
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Les durées d’absence ont progressé de 24 % en ce qui concerne la maladie ordinaire, de 20 % pour les accidents du travail et de 4 % pour la longue maladie/longue durée. Soit une hausse de la durée des arrêts de 12 % au global. Cela s’explique notamment par le poids des longues maladies sur le total, un des impacts majeurs du vieillissement de la Fonction publique territoriale. C’est pourquoi, une partie importante de notre Panorama est également consacrée à l’analyse du demi-traitement et l’âge des agents dans les absences au travail.
Accédez au replayIl est intéressant de noter que si la durée des arrêts progresse, la fréquence et l’exposition sont en baisse, notamment en ce qui concerne les accidents du travail. Nous pouvons objectivement y voir les impacts des mesures de prévention, de pilotage et de management des risques qui ont été mises en place par les collectivités. On peut également en conclure que même s’il n’y a pas de solution miracle, les absences pour raison de santé ne sont pas une finalité.
Les chiffres analysés représentent des données collectées auprès d’un panel de 462 00 agents cnracl répartis dans 15 835 collectivités territoriales entre 2017 et 2022. Un recul de 5 ans est pris afin de se prémunir de phénomènes conjoncturels qui ont été très nombreux ces dernières années (notamment en raison du Covid).
Le taux d’absentéisme par nature d’absence en 2022
En 2022, le taux d’absentéisme est au global de 9,7 % (hors maternité), soit en très légère augmentation par rapport à 2021 (9,6 %). Ce pourcentage qui peut sembler, à la lecture, peu élevé, correspond pourtant à 10 agents équivalents temps plein, absents toute une année sur une collectivité de 100 agents. Au niveau de la répartition par nature, on peut remarquer le poids très important de la maladie ordinaire (5,5 %). Cela représente plus de 5 agents sur 100 qui sont absents toute l’année pour maladie ordinaire.
La maladie ordinaire porte à elle seule la moitié des absences pour raison de santé, c’est pourquoi il est primordial que les collectivités se penchent très attentivement sur le sujet.
Focus sur les absences en maladie ordinaire
Afin d’apporter une vision la plus complète possible, notre analyse porte sur les calculs de taux d’absentéisme, complétés par les 3 niveaux d’indicateur que sont la gravité, la fréquence et l’exposition. Au travers de ces trois indicateurs, le sujet des absences en maladie ordinaire apparaît sous un nouvel éclairage.
Analyse de l’évolution de la maladie ordinaire
La maladie ordinaire représente 35 % de la part des agents s’étant arrêtés en 2022. La proportion d’agents qui connaissent au moins une absence pour maladie ordinaire en 2022 est de 35%. La fréquence des arrêts en maladie ordinaire atteint 56 arrets pour 100 agents employés en 2022 (sur un total de 66 arrêts). Cela représente une part importante de l’exposition et de la fréquence des absences pour raison de santé. Même si la durée des absences en maladie ordinaire peut sembler faible (27 jours) au regard de la durée moyenne de l’ensemble des arrêts (44 jours), la surreprésentation en termes de fréquence et d’exposition fait que la maladie ordinaire pèse sur l’ensemble des données y compris structurelles.
D’un point de vue structurel, de 2017 à 2022, la durée moyenne des arrêts a augmenté de 112 %. Le taux d’absentéisme a augmenté de 105 %, le taux d’exposition est resté stable et la fréquence a observé une baisse, se fixant à 91 %.
Si l’on s’attarde sur les années 2021/2022, on peut constater une rupture très nette avec une durée moyenne des arrêts en forte baisse, corrélée à une forte hausse de la fréquence. Ce phénomène s’explique par le poids de la maladie ordinaire : tout frémissement en maladie ordinaire a un impact sur la vision globale des arrêts.
Dans l’ensemble on peut noter le poids très important de la maladie ordinaire en 2022, avec une légère augmentation entre 2021 et 2022.
Pour aller plus loin sur cette analyse, et bien que nous n’ayons pas connaissance de la pathologie des agents arrêtés, nous pouvons mesurer ce phénomène à l’aune de ce qui s’est passé en termes d’épidémies notamment concernant la Covid.
La hausse des absences en maladie ordinaire : les impacts de la COVID
Il apparaît de manière assez nette que la survenance des arrêts maladie en 2022 dans la fonction publique territoriale (par rapport à celle de 2021) présente une courbe identique à celle de l’évolution des cas de Covid en France. On note une surreprésentation du nombre d’arrêts en maladie ordinaire sur la même période que les pics d’épidémie.
Cependant, indépendamment des fluctuations liées aux phénomènes épidémiques, en neutralisant cet effet conjoncturel, il apparaît que la tendance de fond reste une progression et une aggravation des absences en maladie ordinaire. On constate le même phénomène sur les absences pour accident du travail, avec une progression très importante et linéaire ces dernières années sur l’indicateur de gravité. Sur les 6 derniers exercices, la progression est quasi constante avec des arrêts longs de plus de 90 jours de plus en plus fréquents.
À l’heure où de nombreuses collectivités participent à la prévoyance de leurs agents et face à l’échéance de janvier 2025 concernant les obligations de participation à la PSC, nous avons souhaité ajouter un nouvel indicateur : le taux d’exposition des agents au demi-traitement. La 2e partie du panorama 2023 est donc consacrée à l’évolution de cet indicateur.
